narcisse

le narcisse blanc qui depuis plusieurs jours me faisait face sur ma table, tandis que devant lui, je narcissais du papier, je ne le voyais plus. je l'avais cueilli au jardin comme le protoype de tous ceux qui en ce moment y fleurissent, peut-être parce que sa blancheur m'avait émue comme un souvenir perdu.

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muscaris
je l'avais oublié, lorsque, dans un train, fermant les yeux, il m'apparut. ce n'était plus tout à fait lui, mais son épure, d'un blanc encore plus blanc. ce n'était plus un narcisse, c'était le verbe, la parole que nul n'entend, qui s'exprimait par cette silencieuse bouche ouverte. autour d'elle, s'ajustaient superposés les trois fois deux pétales, les six ailes du séraphin. le trés païen narcisse était-il devenu angélique ?
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jacinthe
je savais bien que cette "idée" du narcisse était absurde et mon propos insane. cette bouche n'était qu'une coronule et, dans cet orifice, ce n'était pas une langue que j'apercevais, mais un sexe, le pistil. cependant, j'en retais abasourdi, car j'avais entrevu, les yeux clos, la présence du mystère. tout à coup, je me mis à rire, j'avais oublié que c'était un "narcisse trompette".
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puis je me souvins qu'à sienne, à l'hôtel santa catarina, on nous avait réservé la "camera dei tre narcise". pourtant, nous n'étions que deux.
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jacques brosse, le bonheur du jour, lundi 19 mars