narcisse

le narcisse blanc qui depuis plusieurs jours me faisait face sur ma table, tandis que devant lui, je narcissais du papier, je ne le voyais plus. je l'avais cueilli au jardin comme le protoype de tous ceux qui en ce moment y fleurissent, peut-être parce que sa blancheur m'avait émue comme un souvenir perdu.

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muscaris
je l'avais oublié, lorsque, dans un train, fermant les yeux, il m'apparut. ce n'était plus tout à fait lui, mais son épure, d'un blanc encore plus blanc. ce n'était plus un narcisse, c'était le verbe, la parole que nul n'entend, qui s'exprimait par cette silencieuse bouche ouverte. autour d'elle, s'ajustaient superposés les trois fois deux pétales, les six ailes du séraphin. le trés païen narcisse était-il devenu angélique ?
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jacinthe
je savais bien que cette "idée" du narcisse était absurde et mon propos insane. cette bouche n'était qu'une coronule et, dans cet orifice, ce n'était pas une langue que j'apercevais, mais un sexe, le pistil. cependant, j'en retais abasourdi, car j'avais entrevu, les yeux clos, la présence du mystère. tout à coup, je me mis à rire, j'avais oublié que c'était un "narcisse trompette".
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puis je me souvins qu'à sienne, à l'hôtel santa catarina, on nous avait réservé la "camera dei tre narcise". pourtant, nous n'étions que deux.
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jacques brosse, le bonheur du jour, lundi 19 mars

prunus pissardii

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mas encore mirobolant mais qui vivra,  verra ...

si votre quotidien vous paraît pauvre,

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promesse de fruits
eté : être pour quelques jours - le contemporain des roses - respirer ce qui flotte autour de leurs âmes écloses, - faire de chacune qui se meurt une confidente, - et survivre à cette soeur, - en d'autres roses absentes.poèmes français - rainer maria rilke

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promesse de partages
il est bon d'être seul, parce que la solitude est difficile. qu'une chose soit difficile doit nous être une raison de plus pour l'entreprendre.  lettre à un jeune poète, 14 mai 1904 - rainer maria rilke

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promesse de lumière
une seule chose est nécessaire: la solitude. la grande solitude intérieure. aller en soi-même, et ne rencontrer durant des heures personne, c'est à cela qu'il faut parvenir. etre seul, comme l'enfant est seul...
lettres à un jeune poète (1929) - rainer maria rilke

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promesse de parfums
nous sommes les abeilles de l'univers. nous butinons éperdument le miel du visible pour l'accumuler dans la grande ruche d'or de l'invisible. lettre à w. von hulevicz - rainer maria rilke

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promesse de fleurs
nous naissons, pour ainsi dire, provisoirement, quelque part; c'est peu à peu que nous composons en nous le lieu de notre origine, pour y naître après coup, et chaque jour plus définitivement.
lettres milanaises, 23 janvier 1923 - rainer maria rilke

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promesse d'équilibre
l'on fait bien de constater simplement les choses qui ne peuvent pas changer sans déplorer les faits, ou même les juger. - rainer maria rilke

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promesse de vagabondes
soyez patient en face de tout ce qui n'est pas résolu dans votre coeur. essayez d'aimer vos questions elles-mêmes ... ne cherchez pas ... des réponses qui ne peuvent vous être apportées, parce que vous ne saurez pas ... les vivre. et il s'agit précisément de tout vivre. ne vivez pour l'instant que vos questions. peut-être simplement ... finirez-vous par entrer insensiblement, un jour, dans les réponses. lettres à un jeune poète (1929) - rainer maria rilke

grâce à cette citation en préface du livre de sue hubbell - une année à la campagne. je découvre ce poète né à prague, il a été le secrétaire de rodin avant de voyager et se consacrer à la poésie.

si votre quotidien vous paraît pauvre,  ne l'accusez pas. accusez-vous vous-même de ne pas être assez poète pour appeler à vous ses richesses. - rainer maria rilke

le jardin vu de près ou de loin #15

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Il était beau, il s'appelait Jules
Il n'avait pas encore fauté
Quand certain soir, au crépuscule
Par le désir il fut hanté.
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Juste à ce moment une brunette
Qui descendait de l'autobus
Lui dit : "Viens-tu dans ma chambrette ?
J'habite au quartier Picpus..."
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Amour ! Amour ! Tu fais faire des folies
Amour ! Amour ! Tu nous fait bien du mal !
Il soupira. "Si je faute ma mie
M'épouseras-tu ?" "Oui" - C'était fatal !
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Mais quand il s'eut donné bêtement
Elle lui dit : "Maintenant va-t-en !"
Et le jeta dehors de sa maison
Sans lui rendre son pantalon.
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C'est alors qu'il comprit
Sa honte et sa misère.
Un malaise le prit : 
Jules était fils père !
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A fin d'dissimuler sa faute
Il prit d'affreuses précautions
Il serra ses entrecôtes
Et fit élargir ses caleçons
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Mais un jour il perdit sa place
Le patron l'ayant fait appeler
"T'as fauté, je te chasse :
Faut pas d'fils-père à l'atelier"
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Amour ! Amour ! Tu fais faire des folies
Amour ! Amour ! Tu nous fait bien du mal !
Pour oublier, il sombra dans l'orgie
Il but du cidre et de l'Urodonal.
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Alors à Montmartre là-haut
On l'vit rouler dans le ruisseau
Tandis que d'joyeux noctambules
Venaient tirer l'oreille à Jules.
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Et de son pauvre corps
Les filles abusèrent :
On n'est pas respecté
Quand on est fils-père.
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Un soir dans une louche officine
Il entra, décidé à tout
Et vit une femme, une gourgandine,
Qui s'appelait madame Guettautrou.
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Pour faire disparaître les traces
De la faute du pauvre gueux
Elle lui charcuta la carcasse
En se servant d'une pelle à feu.
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Amour ! Amour ! Tu fais faire des folies
Amour ! Amour ! Tu nous fait bien du mal !
Le pauvre gars faillit perdre la vie
Hier il est sorti de l'hôpital.
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Et maintenant pâle et flétri
Le ventre et les seins pleins de plis
Sur le Sébasto on peut le voir
Il est devenu fils du trottoir !
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Mariez-vous jeunes gens
Avant d'vous laisser faire
Ne faites pas comme Jules 
Le malheureux fils-père...
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Chanson créée par Georgius -1920- Musique de Pierre Chagnon.
 enregistré par michèle bernard