Dans le vent qui les tord les érables se plaignent,Et j'en sais un, là-bas, dont tous les rameaux saignent !
Il est dans la montagne, auprès d'un chêne vieux,
Sur le bord d'un chemin sombre et silencieux.
L'écarlate s'épand et le rubis s'écoule
De sa large ramure au bruit frais d'eau qui coule.
Il n'est qu'une blessure où, magnifiquement,
Le rayon qui pénètre allume un flamboiement !
Le bel arbre ! On dirait que sa cime qui bouge
A trempé dans les feux mourants du soleil rouge !
Sur le feuillage d'or au sol brun s'amassant,
Par instant, il échappe une feuille de sang.
Et quand le soir éteint l'éclat de chaque chose,
L'ombre qui l'enveloppe en devient toute rose !
La lune bleue et blanche au lointain émergeant,
Dans la nuit vaste et pure y verse une eau d'argent.
Et c'est une splendeur claire que rien n'égale,
Sous le soleil penchant ou la nuit automnale !
Albert LOZEAU (1878-1924)
Érable rouge
Pas d'érable dans le jardin ... la terre est trop calcaire, c'est un regret que de ne pas profiter de ces couleurs automnales
je suis descendue dans mon jardin
j'ai vu rouge
j'ai fait la chasse aux papillons
j'ai retrouvé le paon du jour de mema ... pour les autres, je ne sais pas les nommer
j'aime les asters,
leurs couleurs réchauffent les premiers frimas
ils illuminent la grisaille du matin
ils explosent quand on croit la saison fleurie finie
j'aime leur charme desuet
un seul petit éclat fait jaillir une gerbe de fleurs
il se sont fait discret au printemps, laissant l'espace aux tulipes
l'espace leur appartient à l'automne
ils font le régal des abeilles, on entend autant que l'on voit leur fleurissement